Techniques

de construction


 

On distingue trois types de construction de vieux canoës : écorce, tout bois et entoilé, ainsi que trois de kayaks : peau, bois, toile.

Les canoës traditionnels Indiens sont principalement faits de bois et écorce de bouleau, les tout bois de bois, les entoilés (à l'image des écorce) de bois et toile, et les papier (aussi à l'image des écorce) de bois et papier collé.

Les kayaks traditionnels groënlandais sont faits de bois flotté ou os et peaux de phoque, les Rob Roy et périssoires de bois et les pliants (à l'image des traditionnels) de bois et toile.

Quel que soit le type de bateau, la fabrication a toujours été artisanale, se mécanisant progressivement.

 

 

1 - A l'origine : héritage Indien

 

Le canoë en écorce

 

C'est le canoë originel des Indiens d'Amérique du nord. Le plus connu est celui dont la coque est faite d'écorce de bouleau, ligaturée par des fibres végétales sur une ossature bois, renforcée à l'intérieur de lattes de bois.

L'embarcation parfaite pour permettre aux Amérindiens de transporter marchandises et hommes dans une région parsemée de lacs et rivières. Les premiers blancs ont appris à le construire et à le manier pour prospecter, commercer, missionner le nord-ouest difficile d'accès.

Difficile de dire à quand remonte les premiers canoës d'écorce, tant le matériau est périssable (Gidmark 1988). Mais on aurait retrouvé des traces datant de - 2 500 à - 500 ans (Gendron, in De Ravel 2004).

 

 

2 - Puis, héritage blanc nord-américain

 

Le tout bois

 

 

Fait de clins de bois rivés cuivre sur des membrures bois fines, assemblées avec plus de finesse que les entoilés. Souvent en France, on lui trouve des quilles extérieures de protection.

Le premier canoë canadien (construit en lattes, sur un moule) a été construit par Stephenson en 1857 (De Ravel 2004, p. 38). Il est devenu le modèle phare Français.

 

L'entoilé

 

De larges clins de bois juxtaposés à franc-bord, rivés cuivre à de plates et larges membrures, recouverts d'une épaisse toile textile peinte, qui assure l'étanchéité. Ainsi, il reproduit la structure des canoës Indiens : une peau recouvrant une construction bois.

Moins fragile à l'abrasion que le canoë en écorce, ce bateau a permis aux prospecteurs, coureurs des bois d'explorer les étendues sauvages, en quête de territoires et ressources naturelles.

Le premier entoilé construit, le fut par la Chestnut en 1905, par soucis d'économie par rapport aux tout bois (De Ravel 2004, p. 38). Il reste le modèle emblématique nord-américain.

 

 

Le modèle emblématique des canoës ouverts est le Prospector.

 

On remarquera l'inversion de procédé de construction des entoilés et tout bois par rapport aux écorces. En effet, alors que les "écorces" étaient fabriqués en partant de leur coque extérieure (l'écorce avant les membrures et le bordé), les tout bois et entoilés sont montés sur un moule, membrures d'abord, bordage ensuite et toile à la fin.

 

3 - Enfin, héritage Français

 

En Europe, le canoë bois s'est développé dans le seul domaine des loisirs et de la compétition : il n'a jamais eu l'utilité qu'il avait au Canada. 

Les Français n'ont pas construit d'entoilés (ou si peu). Les raisons que nous pouvons avancer : la qualité de l'assemblage du bordage rendait l'utilisation de la toile inutile ; le rendu visuel des clins étroits vernis était supérieur ; les rivières Françaises sont plus caillouteuses.

Sur ce dernier point, un témoignage de Néret & Enoch (En canoe sur la Tardes et le haut-Cher, La Rivière n° 230, juin 1931, p. 118) nous apprend que le bateau utilisé pour descendre le Cher, un Old Town de 17 pieds, a été spécialement préparé pour la descente du Cher : bardé de "treize larges quilles plates".