Géométrie et pièces

d'un bateau


Les Paramètres...

 

Savez-vous quelles sont les caractéristiques de votre bateau ? Regardez-en attentivement la coque et vous peut-être à découvrir s'il a été construit pour l'eau vive ou pour le plat.

 

Le plan d'un canoë est symétrique d'avant en arrière par le milieu. Pourtant, chaque modèle de bateau a sa forme de coque, qui réagit différemment dans l'eau et au vent. Un bateau est alors plutôt rapide, stable, manœuvrier ou directeur, porteur.

Analysons les paramètres d'architecture d'une coque afin d'en comprendre les réactions sur l'eau.


Nombreux sont les paramètres ayant un effet sur l'eau :

  • longueur
  • largeur
  • profondeur
  • fond (la forme du fond du bateau)
  • giron (courbure du bateau au niveau de la quille, vu de profil)
  • francs-bords (forme des "plats" verticaux de la coque, vu de face)
  • tonture (comme le giron mais au niveau haut des plats-bords)

Dans le tableau ci-dessous, il faut lire l'effet obtenu par rapport à une augmentation du paramètre en question. Ex : plus de largueur a pour effet : moins de vitesse, plus de stabilité...

 

... et leurs effets

 

 

vitesse

stabilité

directeur/

manœuvrier

poids

confort de pagayage

capacité de charge

protection éclaboussures

prise au vent

longueur

+

 

D

+

 

+

 

 

largeur

-

+

 

+

-

+

 

 

profondeur

 

 

 

+

-

+

+

+

fond     

plat

-

+

M

 

 

+

 

 

 

en « V »

 

-

D

 

 

 

 

 

 

rond

+

-

M

 

 

 

 

 

giron

-

 

M

 

 

 

 

 

francs-

droits

 

 

 

 

 

 

 

 

bords

évasés

 

+

 

 

-

+

+

 

 

frégatés

 

 

 

 

+

-

 

 

tonture

 

 

 

 

 

 

 

+

Reconnaître un type de bateau

 

Le bateau de croisière :

 

long et faiblement gironné pour être plus directeur et plus rapide ; centre assez large et fond plat pour plus de stabilité et facilité de charge, mais en "V" aux pointes pour la pénétration dans l'eau ; francs-bords frégatés au niveau des pagayeurs pour plus de confort de pagayage, mais droits ou évasés au centre pour augmenter la capacité de charge ; tonture limitée si utilisé sur lacs ventés.

 

Le bateau d'eau vive :

 

court et bien gironné pour bien tourner ; assez profond, tonture accentuée plus francs-bords évasés aux pointes et au centre contre les vagues.

Gaubert (1950, p. 96), dans un recueil de souvenirs de descentes de rivières, écrit : "Que c'est lourd et large, et haut sur l'eau, un canoë de cinq mètres en solo !"

"La tonture longitudinale relève légèrement les extrémités de la quille et par ce fait le bateau peut tourner plus facilement sur son centre de gravité et devient plus maniable." (Mathéron, 1944, p. 11). Ici, Mathéron emploie le mot tonture pour giron.

"Le frégatage donne une ligne pincée ; il est utile à la base de l'étrave pour diminuer la résistance à l'avancement, mais il ne doit pas se poursuivre trop haut, car la partie supérieure de l'étrave doit posséder une force ascensionnelle dans les chutes de rapides." (Mathéron 1944, p. 11). Autrement dit, une base d'étrave étroite est intéressante pour la rapidité. Mais il est bon de la bomber plus haut afin d'augmenter le volume du bateau et ainsi mieux le ressortir de l'eau quand il s'y enfonce en bas des chutes.

 

 

Les barrots

 

"Barrot : Pièce transversale maintenant l'écartement entre les bords du bateau. Se dit plus proprement en construction navale : bau." (Rambaud 1970, p. 175). Mais aussi écrit barreaux (La Rivière, mai 1946, p. 28).

Les barrots servent d'abord à conserver au canoë son écartement. On peut aussi les utiliser comme support pour s'appuyer.

Généralement, le barrot avant est au tiers du bateau, celui du milieu (s'il existe) est un peu en arrière du milieu pour un pagayeur solo (Mathéron 1944, p. 12).

(Héritage Canoë Bois)
deux barrots, Chauvière

Quille et étrave

 

Quille ou Fausse quille, Quille d'échouage ?

 

La quille est l'élément fondamental de l'ossature du bateau (la longue pièce de bois qui part d'un bout à l'autre du bateau). Elle fixe l'étrave et donne une rigidité au bateau.

Les quilles d'échouage (La Rivière, mai 1946, p. 28) sont les protections extérieures contre les coups et l'abrasion ; des éléments qui peuvent se changer si l'usure est importante.

"François nous rejoint enfin : une pointe perfide (rocher, piquet) a tailladé un de ses clains, entre deux quilles d'échouage. Il faut réparer." (p. 198).

"Et il lui montre, sous leur canoë, une fausse quille toute arrachée, et la quille elle-même, la belle quille de cuivre, à laquelle manquent deux ou trois tronçons." (Chenu 1949, p. 108).

 

Étrave ou Fausse étrave ?

 

L'étrave est la pièce de bois courbe et interne qui relie la quille et les plat-bords. La fausse étrave est la même pièce de bois courbe mais extérieure qui sert de pare-chocs.